mercredi 22 juillet 2015

Douze jours



Journée de "break" !
Journée de premier jour de deuxième moitié de voyage. 22 jours, c'est deux fois 11.

Une journée pour me reposer. Pour me poser des questions.

Pas d'atelier, pas de déplacement, pas de rendez-vous.
C'est comme si j'oubliais que j'étais en Palestine. J'essaie de voir les choses comme si je me situais loin.

Pourquoi je suis là ? Finalement à quoi ça sert ?

Je trouve que je ne suis pas "tendre" avec les Palestiniens. Je risque de ne pas me faire aimer par eux. Mes chroniques quotidiennes, à quoi elles servent. Je suis qui pour "observer" et "décortiquer" les comportements humains ?

Ils souffrent tant.

Je me dis que si je suis complaisant, si je ne mets en avant que leurs qualités, je fais de la pub et c'est toujours un mensonge la promotion. Je ne suis pas là pour faire une plaquette sur la Palestine Je ne vais pas aider à les aimer de cette façon.On s'attache bien plus aux défauts qu'aux qualités.

Et puis le problème n'est pas là. Je suis venu pour parler des gens, tels que je les vois. C'est seulement ça que je dois faire.

Je ne cherche pas les belles images, je ne cherche pas les sourires. Je ne cherche pas la carte postale du Palestinien souriant. Cela ne m'intéresse pas. Je ne fais pas des photos pour une agence de voyage. Je ne veux pas être complaisant. Je ne veux pas faire des images qui plaisent, pas d'images consensuelles.

Je veux faire mes images. Je dois continuer comme ça. C'est important, au moins pour moi.

Si une seule personne évolue dans sa vision de la Palestine, j'ai gagné.
Si une seule personne arrête de croire les médias occidentaux, j'ai gagné.
Si une seule personne comprend que c'est Israël qui fabrique la violence qu'elle combat, j'ai gagné.
Si une seule personne remplace conflit Israélo-Palestinien par occupation Israélienne, j'ai gagné.
Si une seule personne remplace terroriste par résistant, j'ai gagné.
Si une seule personne dit "humains" à la place de Palestinien ou Israélien, j'ai gagné.

Avant hier une Palestinienne hurlait au check-point de Qualandiya, face au mépris des soldates Israéliennes, la même femme s'est calmée à côté d'un soldat Israélien au regard doux.

C'est ces choses, apparemment bénignes qui ont de l'importance. Une importance immense à mes yeux.

Un message arrive sur mon téléphone, il y aurait Mahmoud Abbas (le chef de l'autorité Palestinienne) aujourd'hui à la Nativité.

Le "break" est fini. Je ne peux pas rater ça.


Arrivé sur place, je retrouve Julien et Christian, nous réussissons à passer derrière les barrières de sécurité, on est là où il va sortir de la Nativité. On est en Palestine, tout est possible, on a franchi le mur des soldats et des gardes du corps.


Ce n'est pas du tout Mahmoud Abbas, c'est Matteo Renzi, le premier ministre Italien. Je suis un peu déçu, mais c'est marrant quand même.


Lui je l'ai pris en photo comme ça, un noir au milieu des Men in Black .... Des fois je suis très con.

Après ça je suis allé boire une bière au Square, sur la place de la Nativité. En réalité cette place se nomme la place de la Mangeoire.

Grâce à mes copines Leïla et Linda, j'ai rencontré Adli. C'est un Palestinien qui a travaillé pour l'UNICEF.
Il est très en colère contre Israël au sujet des enfants arrêtés quotidiennement par les soldats Israélien. Il y a actuellement plus de 200 enfants Palestiniens emprisonnés en Israël. Dans des conditions très loin des normes humaines acceptables. Si l'on peut considérer comme "humain" le fait de de jeter des enfants en prison. La raison la plus courante est lié au simple fait d'avoir lancé des pierres sur les Jeeps des soldats. Évidemment, après leur sortie de prison, ces enfants sont des recrues faciles pour le Hamas ....


Discuter avec lui a été un plaisir. Son énergie fait du bien.

Puis je suis rentré, ma journée de "break" se finit.


Dans le camp de réfugiés, les magasins sont encore ouverts à 23h. La plage "shopping" est très large ici.


Une porte "amoureuse" dans le camp.


C'est la rue qui est devant mon logis (que je partage avec mes copains).


C'est la porte d'entrée.

Le "break" est fini. Demain atelier.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire