lundi 20 juillet 2015

Neuf jours


Deuxième jour à Hébron.

Je sors et je vois trois princesses. Trois regards, trois sacs à main. Encore aucun voile. Ca va venir, mais là elles ont encore légères. Mais déjà les codes en place. Toutes les petites filles que j'ai croisées ont des sacs à mains.
Aux garçons des armes, aux filles des sacs à mains, pour aller faire du shopping.
Des couronnes de princesses, parce qu'ici, (à Hébron) la dot est encore pratiquée. On paie encore pour avoir la fille. La petite princesse en devenant reine va s'occuper de l'intérieur, avec l'argent du mari, du roi.
Lui il va partir à la guerre avec des armes en plastique. Face à l'armée Israélienne on a guère plus que des armes factices ... Finalement le roi va se résigner et s'occuper de sa reine. Elle sera prête, formatée.
Elle sera reine.

J'assume ma vision d'occidental. J'ai bien peur que ma petite histoire cynique soit (trop) souvent bien réelle.


Quelque mètres plus loin, je prends la photo de cette belle et vieille maison cassée. J'apprends son histoire.
Le propriétaire a demandé l'autorisation à la commune de la détruire pour faire un centre commercial. La ville a refusé à cause de son aspect historique. Ca ne l'a pas arrêté, il a payé une entreprise pour détruire sa maison la nuit. Le temps que la police arrive, il était trop tard.


L'Aïd se finit, l'activité reprend progressivement.



Je prends la direction du Tombeau des Patriarches. Cette fois ci, côté juif. Je vais à la synagogue. Ce sera la première fois que je le ferai.



Effectivement, l'accès est facile. Il n'y a presque personne à l'intérieur. C'était pareil hier à la mosquée.



Les mêmes tombes, vues sous un autre angle ....

Des barreaux tout pareils.


Des "petits papiers" dans une cage cadenassée.


Juste des angles différents, pour regarder la même chose.

Trop de morts derrière ses tombes. Des cadavres qui cachent la forêt de cadavres.

Je ressors, dans la vieille ville il faut encore traverser les Palestiniens qui demandent de l'argent. Il vendent des souvenirs, des vieilles pièces de la Palestine d'avant 1948, des vues sur les colonies. 
Croiser des soldats juvéniles sur-armés. Essuyer les regards hostiles des colons juifs.

Passées les dernières rues de la vieille ville, je me retrouve enfin en Palestine. Dans les rues de la ville d'Hébron, les Palestiniens sont souriants, curieux, aidants, accueillants.

Je ne sais pas comment ils font pour ne pas étouffer.

Je les admire.

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