samedi 25 juillet 2015

Quatorze jours


Au check-point de Bethléem, il y avait cette vieille dame qui peinait pour rejoindre la porte d'accès à Al Aqsa. Tout les vendredis elle s'y rend pour la prière. Tous les vendredis elle souffre pour y aller. Il y a une pente raide pour accéder au centre du point de contrôle.
Un autre jour, on avait aidé un vieux Français qui se rendait à Bethléem pour un mariage. Il était épuisé, il tirait ses bagages et était perdu.
Cette situation est très dure pour les personnes fragiles. Il y a aussi les accouchements de femmes à terme. Cela se termine souvent par la mort de l'enfant. Des dizaines de nouveaux nés n'y ont pas survécu.

Tout cela parce qu'ils sont Palestiniens.

Certes il y a des attentats, certes. Ils sont commis par des personnes qui ont choisit la voie de la violence.

Certes.

Il faut combattre la violence, c'est une impasse.

Ce mur, ces check-point, c'est une impasse quotidienne, permanente.

Cette vieille femme a une famille qui s'inquiète pour elle. Les nouveaux-nés morts au check-point ont des parents, des frères, des sœurs qui les pleurent. De la haine cultivée en permanence.

Le point du vue d'Israël est assez basique. Il y a des gens violents en Palestine, on enferme les Palestiniens derrière un mur. Il y a des attentats antisémites en France, on invite les juifs à rejoindre Israël.
Mais ces violences débordent. Autant dans le reste du monde qu'ici. Il n'y a aucune solution violente. L'occupation en Cisjordanie, comme les bombardements a Gaza sont des "solutions" violentes. Comme les attentats.
Où est l'intelligence ?
Plus on fait souffrir les Palestiniens, plus il y a d'attentats. C'est imparable et inévitable.



Avec Christian (les autres ne voulaient pas) on est allés à Jérusalem Ouest.

Après seulement 10 mn de marche, on y est, on est en occident.
Il y a une installation de parapluies. On a quitté la Palestine, ici c'est possible. C'est normal.

C'est vendredi soir, le Chabbat à commencé, tout est fermé.


On rentre dans le centre historique, on entend de la musique.
Au détour d'une rue on voit des terrasses de cafés ouvertes, plein de jeunes, des terrasses bondées, de la musique occidentale à fond.


Je comprends vite qu'ils sont (presque) tous militaires. Les belles jeunes filles sont les mêmes qu'aux check-points.
Il y a un balcon avec des mecs qui dansent.


On est loin des voiles de l'Islam.


On est à 500m de la Palestine, pas plus.


500m, pas plus ...

J'ai l'impression de participer à la fête d'une bandes de pirates. Ils emprisonnent leurs "ennemis" derrière des murs. Puis en profitent pour faire la fête. En plus c'est en plein Chabbat. Ils font ça au nez et à la "barbe" des juifs pratiquants qui sont en train de se diriger vers le Mur des Lamentation et des Palestiniens qui s'étouffent dans leur prison.

C'est simplement surréaliste ...

Je repense à la vieille dame du check-point.

Pourtant je me sens bien ici. C'est encore plus horrible. Je ne peux rien leur reprocher. Je me sens bien ici ....
Je sais qu'ils n'ont guère le choix.
Ils en ont un, le même que les Palestiniens. Changer, casser les codes.

Je me sens bien ici, mais ça va finir, sûrement mal, voire très mal.

Comme chez moi en France. On sait que ça va mal finir, mais en attendant on continue à piller la planète. Comme eux pillent les Palestiniens.

Comment leur reprocher d'être comme nous ?
Elle est où la solution ? ELLE EST OU ?


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire